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Partir...


J'ai toujours aimé les départs. Les premiers pas d'une longue randonnée sont souvent les plus exaltants. Tant d'inconnu nous attend !

J'ai parfois souffert de ne pas assez partir. La routine fait le lit de la médiocrité et les plus grandes âmes peuvent se flétrir à force d'habitude.

Il en est qui savent partir chaque matin, qui reçoivent chaque jour comme un nouveau commencement. Ils sont bienheureux ceux qui peuvent ainsi vivre l'ordinaire sans s'y endormir !

Mais je n'en suis pas encore là et j'ai besoin, quant à moi, de grands départs. C'est peut-être mon côté adolescent qui n'en finit pas de me poursuivre. Il est vrai que 14 années au service des jeunes à Bordeaux n'ont pas amélioré mon cas...

J'ai toujours aimé les grands départs et les longs au revoir. Et depuis plusieurs années j'éprouvais le besoin de partir. De prendre du recul ; s'éloigner pour mieux voir et pour mieux entendre. Un peu comme l'artiste peintre fait un pas en arrière pour embrasser d'un seul regard l'ensemble de la toile. Je serais bien incapable de tenir un pinceau dans ma main mais je crois que nos vies doivent ressembler à des oeuvres d'art.

On dit que partir c'est mourir un peu... Raison de plus pour partir ! Car justement, il faut mourir pour vivre ; c'est ce que nous apprend l'Evangile. C'est le chemin de Pâques, celui de la porte étroite, celui des disciples du Christ. Et s'il faut mourir pour vivre, il faut donc beaucoup partir si l'on veut beaucoup vivre. Partir devient ainsi un réflexe vital !

Là-bas, au fond de la forêt d'Amazonie, peut-être me sera t-il donné de mieux voir, de mieux entendre, de mieux mourir afin de mieux vivre.


Pierre Alain Lejeune

28 août 2016

Photo : quelque part dans les Landes, en marche vers St Jacques de Compostelle, septembre 2015

 

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